Dans un autre sujet concernant des discussions sur les lamellos qui sont en fait des assemblages collés au même titre que les tenons-mortaises , j'ai fini par faire mes propres experiences et je vais vous expliquer ce que j'en ai compris.
Au cours de discussions animées un intervenant, kob, remettait en cause ma conception du collage du bois . J'ai tendance à dire que les fibres se pressent les une contre les autres , s'aplatissent créant plus de cohésion , j'ai utilisé le terme d'imbrication qui est sûrement éxagéré , alors que kob nous dit que le collage du bois c'est une collage comme les autres , ce serait simplement deux surfaces dont les atomes de colle et du support se combinent .La colle ne ferait que pénétrer dans les interstices.
C'est en tout cas ce que j'ai compris de son explication :
Pour moi cette explication tient parfaitement mais seulement à l’échelle moléculaire.Kob a écrit : ↑31 mars 2022, 18:50Alors je ne suis pas spécialiste des colles, mais le collage ne fonctionne pas comme ça.lamouette a écrit : ↑31 mars 2022, 08:23 La colle pénètre peu, c'est leau qui pénètre.
Si l'eau s'échappe progressivement il y a rétractation progressive, la colle ne peut pas sécher comme ça brutalement instantanément à un instant T , le bois rétracte avec la colle en même temps . Quand la colle est sèche , la rétractation a déjà eu lieu.
Mais comme je l'ai déjà dit et que d'autres on dit , un collage de bois ce sont des fibres en surface qui s'imbriquent pendant la phase humide et restent imbriquées au séchage.
Tout se passe en surface , le bois lui peut retracter de quelques centièmes , ça n'aura pas d'influence.
Ce n'est pas une liaison mécanique par imbrication des fibres de bois, mais une liaison chimique en créant des ponts entre la colle et le support à coller. Soit en recombinant des molécules entre la colle et le support pour "fusionner" les deux, soit , et c'est le cas pour la colle blanche, par attirance entre des ions à charges positives et des ions à charges négatives.
Sur ce schéma c'est du carrelage et de la pierre mais c'est le même principe pour la colle blanche.
Avec du bois ça marche même mieux car la fluidité de la colle et la porosité du bois fait que la colle peut pénétrer dans le bois ainsi que dans toutes les anfractuosités pour augmenter la surface de contact entre la colle et le bois.
Une ressource intéressante et plutôt simple pour comprendre le fonctionnement des colles : https://tice.ac-montpellier.fr/ABCDORGA ... COLLES.htm
A plus grande échelle au niveau un peu plus grand que la taille d'une fibre il se passe autre chose et la colle ne fait pas que s'immiscer entre les fibres ou dans la porosité comme elle le ferait lors d'un collage de deux morceaux de carrelage . La colle s'immisce dans un amas de fibres compressées. Au départ , avant collage et à sec à la surface du bois on est loin d'avoir une surface unie mais grâce au gonflement des fibres mouillées et ramollies par l'eau contenue dans la colle blanche et à la rencontre de deux surfaces toutes deux en situation de gonflement , cette fois les surfaces sont bien plus unies , comme aplaties par un rouleau compresseur, ce qui augmente les surfaces de contact au niveau molléculaire et là on rejoint la présentation de kob.
Pourquoi? Parce que nous pressons ensemble les deux surfaces de nos collage et que le gonflement ne peut opérer , il en est de même avec le lamello dans sa rainure ou bien le tenon dans sa mortaise, cette fois ce sont 4 surfaces en phase de compression en milieu humide.
Dans mes experiences j'ai montré que cet écrasement n'aboutissait pas à un retour au dimensions initiales après séchage de la colle et de l'eau qui y est contenue, au contraire il s'établit une certaine rétractation .
J'avais réalisé une rainure sans jeu avec le lamello dans un morceau de hêtre , c'est après séchage que j'avais découpé la pièce autour du lamello.
C'est un comparateur en pouces donc cette valeur de retractation correspond à 0.1524mm , en considérant qu'il y a une diminution d'épaisseur par face de 4 fois moins cette valeur soit quasiment 4/100 de mm.
J'ai aussi constaté et jipeka l'a constaté aussi , quand nous ne faisons que mouiller le lamello et en l'insérant dans la rainure et sans jeu , après séchage complet il y a cette fois du jeu entre le lamello et les flancs de la rainure. Ce qui montre que ces fibres écrasées ne reviennent plus en place élastiquement après séchage, elles sont aplaties en surface lors de la phase humide et le restent même après séchage. Quand un sommier de piano gonfle dans un milieu humide , après séchage les chevilles métalliques de réglage de l'accord du piano deviennent trop lâches, idem , la structure de surface du bois s'est déformée et ne revient plus en place.
4/100 à cette échelle par rapport à 200 microns sur la photo , soit un écrasement de quelques fibres en surface sur cette photo en coupe, environ l'épaisseur de deux tubes.